Monika: Aujourd'hui, j'ai invité Gabriella Karlton. C'est une mannequin belge et fière femme transgenre qui partage ses moments de vie sur les réseaux sociaux. Bonjour Gabriella! Merci d'avoir accepté mon invitation.
Gabriella: Bonjour ravie d'être avec vous!
Monika: Pourriez-vous dire quelques mots sur vous-même?
Gabriella: Bien sûr. Comme dis précédemment je suis belge, je suis née et j'ai vécu toute ma vie dans ce petit pays un peu complexe. J’adore cuisiner, faire du sport et faire du shopping. Je suis également férue d’histoire d’art et d’architecture… Au final je pense être une femme assez commune.
Monika: Qu'est-ce qui vous a inspiré à partager vos moments de vie intime sur les réseaux sociaux?
Gabriella: Au départ mon Instagram ne ressemblais pas du tout à celui que vous avez découvert. Je m’étais inscrite car quelques amis me disaient que c'était plus drôle que Facebook et Snapchat ou je postais très peu. En effet, ma famille est sur Facebook et jetais assez mal à l’aise à l’idée de montrer autan de moi.
Apres quelques semaines j’ai pris ça pour un jeu et ça m’as aidée à extérioriser certaines facettes de moi. Il est des fois plus faciles d’avoir un écran entre sois même et les autres.
Monika: Recevez-vous beaucoup de questions de la part de vos abonnés sur les réseaux sociaux? Que demandent-ils?
Gabriella: J'en reçois bien sûr. Certaines intéressantes et d’autres pas du tout (rire).
Lorsqu’une personne se pose des questions sur son genre ou sur les démarches je prends toujours plaisir à répondre a essayé d’aider à mon niveau les autres. Je pense que ça sert à ça aussi les réseaux, à travers nos propres expériences pouvoir tendre la main aux autres qui n oserai peut-être pas le demander si vous les croiserier dans la rue.
"Lorsqu’une personne se pose des questions sur son genre ou sur les démarches je prends toujours plaisir à répondre a essayé d’aider à mon niveau les autres." |
Monika: Nous payons tous le prix le plus élevé pour la réalisation de nos rêves d'être nous-mêmes. En conséquence, nous perdons nos familles, nos amis, notre emploi et notre position sociale. Avez-vous également payé un prix si élevé? Quelle a été la chose la plus difficile dans votre coming-out?
Gabriella: Ce qu’ il faut savoir c’est que j’avais très peur de tout cela. Lorsque j’avais 19 ans j’ai voulu commencer une transition quelque en soit le prix. Suite à une expérience très bouleversante j’ai reporter. En effet, j’avais rencontrer un garçons qui m’as retenue de force plusieurs jours chez lui et j’en ai toujours à l’heure actuelle des peurs et des séquelles.
Suite à cela, je me suis concentrée sur la fin de mes études et j’ai rencontrer mon futur mari. J’ai travailler comme coiffeuse et responsable de salon dans diverse enseignes jusqu’ à avoir mon propre salon. Malgré la belle carrière une famille assez unie, un mari gentil ainsi qu’un train de vie des plus que agréable il me manquai l’essentiel: Moi-même.
Lorsque j'ai tout commencer j'y ai perdu mon salon à cause des confinement de la Covid19. Le divorce est vite arrivé mon mari ne savais même plus me regarder ma famille s’est éloigner et le train de vie enviable a disparu.
J’ai énormément perdu mais je sais me reconstruire et surtout je me suis gagnée moi.
Monika: Pourquoi as-tu choisi Gabriella pour ton prénom?
Gabriella: Gabriella veut dire Force de Dieu. Et il en faut de la force intérieur pour une transition.
Monika: Votre famille a-t-elle été surprise par votre transition?
Gabriella: A l’heure actuelle je ne vois plus que une de mes tante ma grand-mère et mes parents. Ils non pas été surpris et m apprécié comme je suis. En ce qui concerne le reste de ma famille j'ai très peu de contact et ils sont assez honteux d’avoir dans leurs famille une personne tel que moi.
Monika: Etes-vous satisfaite des effets du traitement hormonal?
Gabriella: J'aime les effet physique bien sûr ils ont considérablement changer mon aspect physique. Malgré tout j’ai pas mal de saute d’humeurs et d’envies de femmes enceintes.
Monika: On nous dit prisonniers du syndrome de passage ou de non-passage. Même si la chirurgie esthétique aide à en venir à bout, nous serons toujours jugés en conséquence. Comment pouvons-nous faire face à cela?
Gabriella: Il n y a aucune solutions miracle malheureusement. Il y aura toujours des gens pour nous juger nous montrer du doigts etc. il faut simplement se rappeler qu’ils ne vivent pas notre vie.
Personne sur cette planète ne peux plaire à tour le monde. Tour le monde juge et est juger.
Monika: Vous souvenez-vous de la première fois que vous avez vu une femme transgenre à la télévision ou rencontré une personne transgenre en personne, cela vous a ouvert les yeux et vous a permis de réaliser qui vous êtes?
Gabriella: C'était dans une télé-réalité Belge des années 2000. Tout pour plaire. Elle s appelais Miss Julie Rondal Elle était là pour faire de la chirurgie et parler de sa vie. Après l’émission elle a eu une certaine notoriété dans la région liégeoise, elle se produisais en boite en nuit et chantais un peu. Lorsque je l'avais vue faire son spectacle, plus personne n’existait dans la pièce je venais de comprendre réellement que je n’étais pas la seule personne à me poser ces questions et qu’il y existait des réponses.
Monika: Aviez-vous autour de vous des sœurs transgenres qui vous ont soutenu pendant la transition?
Gabriella: Je connais 2 femmes transgenres mais je les ai rencontrés après. En fait, et je n'ai jamais su pourquoi les autres femmes trans ne m’apprécient pas sans même m avoir parler.
Monika: Que pensez-vous de la situation actuelle des femmes transgenres dans votre pays?
Gabriella: Au niveau des papiers, la Belgique a mis en place énormément d’aide ainsi que pour certaines opérations. Malgré tout, la transphobie est assez présente et à sécurité minimale. Je ne crache pas dans la soupe mais j’envisage d’aller m’installer dans un pays avec plus d’ouverture d’esprit.
Monika: Tu aimes la mode? Quel genre de tenues portez-vous habituellement? Des créations de mode, des couleurs ou des tendances particulières?
Gabriella: j’ADORE et c'est un euphémisme la mode… je peux passer d’un look rétro Y2K à un look sport ou bimbo. J’avoue qu’au quotidien j’aime mètre un jeans cintre au niveau des fesses avec une petite blousse simple un peu décolleté et des basquets métallisés le tout agrémenter d’un sac Guess en général. Avec Le temps je privilégie les matières et les belles pièces à la fast fashions. Il vaut mieux quelques pièces de qualités bien couper et d’un beau tissu qu’un ensemble en polyester que on ne met que une fois.
Certaines pièces de mon dressing sont neuves et d’autres de friperie, niveau couleur ou motifs c’est selon mes humeurs du moment.
Monika: Expérimentez-vous souvent avec votre maquillage?
Gabriella: Je ne suis pas la plus douée en makeup. En général je mets mon fond de teint un anti cernes un peu de poudre pour faire un lege contouring un peu de liner et un rouge a lèvre velvet.
Mais lorsque je m’en donne la peine je me maquille plus fort mais uniquement pour une soirée ou un évènement.
Monika: Je me souviens avoir copié ma sœur et ma mère d'abord, puis d'autres femmes, en essayant d'avoir l'air 100 % féminine, et mes amies cis plaisantaient en disant que j'essayais d'être une femme qui n'existe pas en réalité. Avez-vous vécu la même chose?
Gabriella: Je pense qu’ il existe en chacune d’entre nous la femme idéale a qui on aimerait ressembler et on as toute essayer de projeter nos look par apport à certaines de nos influences. Personnellement j'ai inspirer certain de mes look et de mes coiffures sur Anna Nicole Smith, Pamela Anderson ou Paris Hilton… Au fur à mesure j'ai préférer faire mes choix vestimentaire par apport à moi-même. A travers un look on renvoie une image aux autres. Il vaut mieux que cette image sois nous-même et non un rôle.
Monika: Au fait, tu aimes être complimentée sur ton look?
Gabriella: Qui n'aime pas ça? (rire)
Monika: Vous souvenez-vous de votre premier entretien d'embauche en tant que femme?
Gabriella: Oui bien sûr, je postulais pour être ouvrière coiffeuse 1u Luxembourg ou les salaires sont plus attractifs. Après l’entretient j'ai obtenu un jour d essaie dans un centre commercial. J’ai fait ma journée en m occupant des clients hommes et femmes pour tout services.
Malheureusement, quelque jour après J’ai eu un coup de téléphone qui me disait que j'avais super bien travailler et que j'étais sans aucun doute la meilleure qui avais postuler depuis longtemps mais que du au contexte économique post pandémique le salon ne voulais pas prendre le risque d’engager une personne comme moi. J'ai été anéantie de ce constat.
Monika: Quand je suis arrivée au travail, mes collègues masculins m'ont traitée comme si la transition faisait baisser mon QI. Avez-vous vécu la même chose? Pensez-vous que cela arrive parce que nous sommes des femmes ou parce que nous sommes transgenres? Ou les deux?
Gabriella: Aucunes idées je n'ai pas été confronté à ce genre de réactions.
Monika: Que conseilleriez-vous à toutes les femmes trans en recherche d'emploi?
Gabriella: Ce ne sera pas facile d'en trouver et cela peut être désespérant mais j’ai foie en l’humanité et je pense que les compétences professionnelle seules devrai être jugé.
Monika: Pourriez-vous me parler de l'importance de l'amour dans votre vie?
Gabriella: Comme Je vous l'ai dit j'ai été mariée et maintenant divorcée. J’ai rencontrer mon compagnons actuel il y a plus de 3 ans et tut se passe bien entre nous. Je ne le partage pas sur mes réseaux ni dans a vie d’ailleurs.
"Ouvrir sa vie aux autres à travers un ouvrage honnête peut être une façon de se libérer de certaines choses mais aussi se rendre vulnérable face aux lecteurs." |
Monika: De nombreuses femmes transgenres écrivent leurs mémoires. Avez-vous déjà pensé à écrire vous-même un tel livre?
Gabriella: J'y ai pensée mais si je devais l’écrire ce livre serrai tristement taché d’élément choquant pénible et humiliant. Ouvrir sa vie aux autres à travers un ouvrage honnête peut être une façon de se libérer de certaines choses mais aussi se rendre vulnérable face aux lecteurs.
Monika: Quelle est votre prochaine étape à l’heure actuelle et où vous voyez-vous dans les 5 à 7 prochaines années?
Gabriella: Je suis actuellement en train de mettre en place un plan financier pour pouvoir me lancer dans le secteur touristique. Si ce projet aboutit je déménagerai au soleil, travaillerai et profiterai de la vie tout simplement.
Monika: Que recommanderiez-vous à toutes les femmes transgenres qui ont peur de la transition?
Gabriella: Pour paraphrase le film “Princesse malgré elle“, le courageux ne vis peut être pas longtemps mais le peureux lui, ne vit Jamais.
Il vaut mieux vivre sa vie d’une façon différente des autres que d’avoir une vie comme une pièce de théâtre où vous êtes la protagoniste.
Monika: Ma correspondante Gina Grahame m'a écrit un jour que nous ne devrions pas limiter notre potentiel en raison de la façon dont nous sommes nés ou de ce que nous voyons faire d'autres personnes transgenres. Nos rêves ne devraient pas se terminer sur une table d’opération; c'est là qu'ils commencent. Es-tu d'accord avec ça?
Gabriella: Tout à fait, les opérations peuvent nous aider à nous sentir nous-même et belle mais bien sûr que cela ne fait pas tout dans une vie.
Un petit nez des Pommettes saignante ou une enorme décolleté donne un sourire efféminé, le sens de toute vie ne peux être trouver à travers un bistouri.
Les opérations nous font nous sentir bien avec nous-même et quand on s’aime on peut aimer les autres et commencer la vraie vie.
Monika: Gabriella, ce fut un plaisir de t'interviewer. Merci beaucoup!
Gabriella: Ce fut un honneur pour moi de répondre à ces questions et peut être influencer une personne sur cette planète. J’espère avoir transmit à travers mes réponses l’espoir d’un monde tolérant et d’une vie meilleure pour chacune d’entre nous.
Toutes les photos: Avec l'aimable autorisation de Gabriella Karlton.
© 2024 - Monika Kowalska.
No comments:
Post a Comment